En tant que propriétaire et conducteur d’une moto, une assurance est nécessaire pour couvrir les risques qui pourraient éventuellement survenir. Vous devez alors régulièrement payer une prime à votre assureur. Mais cette prime peut grimper selon certains facteurs bien précis.
En 2022, les primes d’assurance ont connu une importante augmentation. Il faut compter 5,7 % de plus que l’année dernière. Et la plupart des assureurs ont harmonisé leurs prix, ce qui a conduit à une augmentation généralisée.
Le phénomène devrait se poursuivre en 2023 avec une augmentation prévue entre 3 et 5 %. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette hausse des primes d’assurance moto, qui sont-ils ?
Hausse des primes assurance moto : quels sont les principaux facteurs ?
L’augmentation de l’assurance moto est due à un phénomène plus global qui touche également les autres types de véhicules. Depuis 2019, les assurances auto sont elles aussi plus importantes. Pour les motos, les propriétaires de deux-roues ont dépensé énormément cette année pour assurer leur véhicule : jusqu’à 503 € en moyenne.
C’est 5,7 % de plus qu’en 2021. Le type de véhicule, la région où il est utilisé et le profil du conducteur peuvent même largement augmenter le montant de la cotisation à débourser. La crise sanitaire et la multiplication du nombre d’accidents sont les principaux facteurs responsables.
La crise sanitaire a énormément impacté le marché
La crise sanitaire a énormément impacté le marché en occasionnant déjà l’augmentation des prix des matières premières et des réparations ainsi que des restrictions en lien avec les confinements qui ont directement affecté les offres des assureurs.
L’augmentation du coût des matières premières et des réparations
L’aggravation de la crise sanitaire correspond à un moment de forte demande en scooters et en motos en France. Avec les confinements, les Français ont beaucoup sollicité les véhicules légers en particulier.
Les fabricants ont eu du mal à répondre à cette demande en raison de la difficulté à se réapprovisionner en matières premières et en pièces détachées. D’une part, cela a immobilisé les chaînes de production.
D’autre part, les retards dans les commandes n’ont pas permis que les matières premières soient disponibles suffisamment tôt. Avec cette pénurie, les délais de livraison sont devenus extrêmement longs. La fin des confinements et la reprise de l’activité industrielle n’ont pas vraiment arrangé les choses puisque les fabricants voulaient combler le manque à gagner des mois passés.
Le taux des principales variables est en hausse continu
En effet, l’augmentation du coût des pièces a également eu pour conséquence l’augmentation du prix des réparations. Depuis quatre ans, le prix moyen de réparation a grimpé de 21 % : la main d’œuvre a connu une hausse de 16 %, les ingrédients de peinture sont plus chers de 15 % et les pièces de 25 %.
Cette augmentation est confirmée par l’ association de Sécurité et de Réparation Automobile (SRA). Les pièces de rechange en particulier sont celles dont le prix a le plus évolué. De grandes marques comme Citroën et Peugeot ont eu à multiplier par trois le prix de leurs pièces à certains moments.
Toutes ces raisons expliquent que les services tendant à la réparation sont plus chers. Les chiffres sont encore plus graves concernant les véhicules dont la prise en charge requiert une certaine expertise.
D’ailleurs, c’est l’ensemble de ces facteurs qui a amené les assureurs à faire une évaluation différente du prix de leurs prestations. Les matières premières, les pièces et les réparations coûtent plus cher, l’indemnisation est par la même occasion devenue plus coûteuse. Les assurances moto se sont alors alignées par rapport aux tendances du marché.
Les restrictions résultant de la pandémie
La lutte contre la Covid-19 a nécessité des décisions à l’origine de conséquences nombreuses et diverses. Les restrictions imposées par le gouvernement ont entraîné un changement dans les tarifs appliqués par les compagnies d’assurance.
En effet, la succession des confinements a amené certains conducteurs de véhicules à deux roues à suspendre plusieurs garanties présentes dans leur contrat. De nombreuses motos ont ainsi été mises en hivernage. Depuis la fin de ces restrictions, les risques assurés par les compagnies sont plus importants et dans le même temps, les cotisations le sont aussi.
La multiplication du nombre d’accidents
Entre avril 2021 et avril 2022, nous remarquons une augmentation de 29 % du nombre de personnes décédées sur les routes. C’est exactement 59 individus de plus selon les chiffres de l’Observatoire interministériel de la sécurité routière (ONISR).
Les jeunes de 18 à 24 ans et les seniors de plus de 65 ans sont les plus concernés. Cette augmentation s’explique elle-même par celle des déplacements. En 2022, les personnes se sont non seulement davantage déplacées, mais ont aussi opté pour des moyens de déplacement vulnérables. Les vélos et les engins de déplacement personnel se sont multipliés. En agglomération, ils peuvent plus facilement mener à un sinistre par rapport aux autres véhicules.
Sur la même période d’avril 2021 à avril 2022, nous enregistrons 13 % d’accidents corporels en plus cette année. Cela représente 483 accidents supplémentaires. Ajouté à cela, le nombre des blessés a connu une augmentation de 16 %. Les utilisateurs de deux-roues sont très présents dans ces chiffres. Rien que pour le mois de mai 2022, l’ONISR enregistre 73 conducteurs de moto tués. Un chiffre qui atteste d’une montée de la mortalité chez les motocyclistes.
Les compagnies d’assurance moto sont concernées au premier chef par cette augmentation. La multiplication des accidents affecte les tarifs pratiqués dans les contrats d’assurance. La logique des assureurs est la suivante : plus il y a de sinistres, plus il y a de personnes à indemniser et à couvrir. Pour combler le coût supplémentaire qui en résulte, ils augmentent ainsi le montant des cotisations. C’est la raison pour laquelle les primes d’assurance moto sont en hausse.
Que retenir ?
Les critères sur lesquels les compagnies se basent peuvent donner lieu à une hausse encore plus importante selon les cas. Il s’agit du type de moto (âge, kilométrage, cylindrée), l’usage, le lieu d’habitation et le profil du conducteur (ancienneté du permis, nombre de permis, etc.). Ces éléments sont susceptibles de représenter un risque plus grave à couvrir. D’où une prime plus élevée à la mesure d’un risque également plus élevé.